vendredi 16 janvier 2009

L'e-reputation, une nécessité de plus en plus affirmée: un internaute mis à nu à partir de ses traces sur le web

La facilité de production et de diffusion de l'information sur Internet a elle aussi son revers: les traces que l'utilisateur peut laisser dans les sites, les forums, les listes de diffusion, les blogs, les social netrwork websites, les sites communautaires...et j'en passe. Ces traces peuvent être vulnérables pour toute personne physique ou morale. Cet article du figaro.fr relatant l'oeuvre du bimestriel "le tigre" de retracer la réputation web d'une personne quelconque en établissant son "portrait Google" démontre encore une fois l'urgence du moment de gérer son identité sur Internet.

"Le bimestriel «Le Tigre» a réalisé un «portrait google» d'une personne prise au hasard, en retraçant sa vie à partir des informations qu'il avait laissées sur le web. Une éclatante démonstration de l'importance de gérer son identité numérique.

C'est un beau coup de buzz pour le Tigre, «curieux magazine curieux» bimestriel : depuis jeudi, tout le web francophone commente sa performance. L'un des deux fondateurs, Raphaël Meltz, a en effet inventé le «portrait Google», qui consiste à raconter la vie d'un internaute pris au hasard à partir de ses traces numériques.

C'est un certain Marc L. qui a eu la surprise de se découvrir dans les pages du magazine. Une expérience traumatisante, selon le récit qu'il en a fait à Presse-Océan. «Immédiatement j'ai enlevé toutes les informations me concernant sur Internet», explique Marc, qui dit n'avoir pas dormi pendant «plusieurs nuits» après cette expérience. Une preuve, selon Raphaël Meltz, que «rendre publique sa vie sur Internet est dangereux».

Le travail du journaliste est, il est vrai, impeccable : parti d'une photo de Marc laissée sur le site de partage d'images Flickr, il parvient à reconstituer dans le détail son séjour au Canada, avant d'évoquer son travail, qu'il a trouvé sur son profil Facebook. Sur Facebook toujours, Raphaël Meltz a pu retracer les liaisons amoureuses de Marc à partir de l'historique de son «statut», une petite phrase indiquant ce qu'on fait et visible par ses amis. Le portrait se poursuit par l'évocation de la carrière de musicien amateur de Marc, trouvé sur les archives Google de la presse locale, où Raphaël Meltz a également déniché le numéro de portable du jeune homme.

Internet n'est plus anonyme

De quoi inquiéter ? A l'heure des réseaux sociaux, dans une France qui compte six millions d'inscrits sur le plus connu d'entre eux, Facebook, la gestion de l'identité numérique devient il est vrai une question dont chaque internaute doit se soucier.

L'expérience menée par Le Tigre, pour édifiante qu'elle soit, ne surprendra pas grand-monde parmi les plus assidus des internautes. Il est aujourd'hui extrêmement facile d'obtenir des renseignements sur une personne à partir d'une simple recherche Google. Des sites spécialisés, comme CVgadget.com, permettent même d'effectuer à partir des nom et prénom d'une personne une recherche sur toute une série de sites et de réseaux sociaux. Et la plupart des directeurs de ressources humaines ne font pas mystère du fait qu'ils tapent le nom d'un candidat à une embauche dans un moteur de recherche « juste pour voir ».

Faut-il pour autant paniquer et se désinscrire de tous les sites où l'on a laissé un profil ou crier à l'émergence du «big brother numérique» ? Pas nécessairement. Certes, Internet n'est plus, comme il y a dix ans, un lieu d'anonymat. Toutefois, rechercher autant d'informations que l'a fait le Tigre prend du temps et demande une connaissance correcte du web.

La plupart des réseaux sociaux ont mis en place des paramètres permettant de déterminer qui peut voir tel ou tel élément de son profil. Sur les résultats d'une recherche Google en revanche, nul n'est à l'abri de voir apparaître un élément qu'il ne souhaiterait pas. Le plus simple, pour se sentir un minimum à l'abri, reste donc sans doute de se demander, à chaque fois qu'on publie quelque chose sur le web, si l'on est prêt à ce que tout le monde puisse le voir…"

Source : Samuel Laurent (lefigaro.fr)

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